Le lancement officiel du Fonds Jean Capart

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SEANCE ACADEMIQUE DU 1er DECEMBRE 2017

Après un lancement privé qui a eu lieu le 18 février 2017 à Woluwe-Saint-Pierre, le Fonds Jean Capart s’est présenté à la presse, aux mécènes, aux professionnels de l’égyptologie et, plus largement, à tous ceux qui s’intéressent à l’Egypte et à l’histoire de l’égyptologie.

L’événement, intitulé « Sur les traces de Jean Capart… », s’est déroulé ce vendredi 1er décembre 2017 dans le cadre prestigieux des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, sur les lieux mêmes où, durant un demi-siècle (1897-1947), Jean Capart a passé l’essentiel de sa carrière, tantôt comme conservateur de la section égyptienne, tantôt comme conservateur en chef des Musées, tantôt comme directeur de la Fondation (aujourd’hui Association) Egyptologique Reine Elisabeth.

Dès 10 heures matin, près de 230 personnes avaient pris place dans le Grand auditorium du Cinquantenaire pour assister à la séance académique de lancement du Fonds Jean Capart. Cette séance était rehaussée de la présence de Son Altesse Royale la princesse Esméralda de Belgique, présidente d’honneur du Fonds, venue tout spécialement de Londres pour l’occasion. A son arrivée, la princesse s’est vu offrir un bouquet de fleurs des mains des jumeaux Eloïse et Jean de Vinck, arrière-arrière-petits-enfants de Jean Capart. Parmi les personnes assises au premier rang figuraient Mme Alexandra De Poorter (directrice a.i. des Musées Royaux d’Art et d’Histoire), MM. Dominique et Gilles Capart (fondateurs du Fonds Jean Capart), M. Dominique Allard (directeur de la Fondation Roi Baudouin), M. Luc Limme (codirecteur de l’Association Egyptologique Reine Elisabeth), M. Luc Delvaux (conservateur de la section Egypte dynastique et gréco-romaine des MRAH et secrétaire général de l’AERE), ainsi que M. Jean-Michel Bruffaerts qui assure la direction scientifique du Projet Jean Capart qu’il a lui-même lancé en 1997.

Après quelques mots d’accueil de la directrice a.i. des Musées, S.A.R. la princesse Esméralda est montée à la tribune. Durant une dizaine de minutes, elle a évoqué avec émotion les voyages en Egypte de sa grand-mère la reine Elisabeth, de même que les relations amicales qui liaient celle-ci au directeur de sa Fondation.

Ce fut ensuite au tour de M. Dominique Capart, l’aîné des petits-fils de Jean Capart, de s’adresser au public afin de présenter succinctement l’historique, les objectifs et le mode de fonctionnement du Fonds Jean Capart dont il est le président. Dans son exposé, il n’a pas manqué de souligner le rôle joué par la Fondation Roi Baudouin qui a bien voulu héberger le Fonds. De même, il a tenu à annoncer la décision prise par le Fonds Baillet Latour de participer de manière conséquente au démarrage effectif du projet. Il a terminé en lançant un vibrant appel pour que le don du Fonds Baillet Latour fasse des émules, étant entendu que le Fonds Jean Capart ne bénéficie d’aucun soutien public et que sa viabilité dépend entièrement de la générosité de son public et de ses mécènes. Un peu plus tard, Son Excellence M. Khaled El Bakly, récemment nommé ambassadeur de la République arabe d’Egypte à Bruxelles, a brièvement pris la parole pour affirmer l’intérêt que son pays et lui-même portent à l’histoire de l’égyptologie et souhaiter bonne chance au Fonds Jean Capart.

 

CONFERENCES

Au menu de la matinée figuraient plusieurs conférences introduites par M. Luc Limme. En guise de préambule, l’égyptologue Eugène Warmenbol (professeur à l’ULB) a rappelé les prémisses de l’égyptologie en Belgique au 19e siècle et évoqué le souvenir de Gustave Hagemans et de quelques autres figures marquantes du monde savant belge de cette époque. A sa suite, l’historien Jean-Michel Bruffaerts a retracé pas à pas le parcours exceptionnel du fondateur de l’égyptologie belge de sa naissance en 1877 à sa mort en 1947. Le titre de sa conférence, « Jean Capart. Une vie pour l’égyptologie », résume à lui seul ce qu’a été le destin de celui que l’on surnomme parfois « le Champollion belge ». Enfin, l’égyptologue Marleen De Meyer (KU Leuven), directrice-adjointe au Nederlands-Vlaams Instituut in Cairo, a rappelé la carrière américaine de celui qui fut aussi conservateur au Brooklyn Museum de New York. Elle a également présenté en avant-première des extraits d’un film amateur inédit sur une croisière de Jean Capart sur le Nil en 1930. Cette dernière conférence avait été réalisée en collaboration avec l’égyptologue Peter Der Manuelian (professeur à Harvard University) qui, bien que ne pouvant être présent à Bruxelles, avait tenu à assurer le Fonds Jean Capart de son soutien.

Après cette matinée instructive et divertissante, le public a été invité à profiter d’un buffet oriental offert par le Fonds Jean Capart et l’ambassade d’Egypte dans le Grand Narthex et dans le Cloître gothique du Cinquantenaire… cloître conçu par Jean Capart dans les années 1920. Au même moment, dans le Petit Narthex, étaient diffusés en boucle des extraits de deux films documentaires réalisés par Nicolas Delvaulx, le premier relatant le voyage effectué en 2014 par la princesse Esméralda et Jean-Michel Bruffaerts sur les traces de la reine Elisabeth et de Jean Capart en Egypte, le second évoquant la création et le développement de la Fondation Egyptologique Reine Elisabeth.

L’après-midi du vendredi 1er décembre fut entièrement consacré à une série de conférences présentant un caractère plus spécifique. Le but était de montrer au public que l’œuvre de Jean Capart fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt auprès de la communauté scientifique belge et internationale et que de nombreuses antiquités égyptiennes acquises par lui sont actuellement étudiées tant par des chercheurs chevronnés que par de jeunes chercheurs. Introduits par le Prof. Eugène Warmenbol, plusieurs égyptologues se sont succédés à la tribune pour de courtes conférences : M. Dorian Vanhulle (ULB) a apporté un éclairage nouveau sur la soi-disant « stèle funéraire » du roi Den, M. Luc Delvaux (MRAH/AERE) a fait part au public de ses réflexions sur un fragment de statue colossale de Sésostris III et M. Maarten Praet (KU Leuven) a fait part des siennes sur des fragments d’un relief de Mentouhotep II. Après la pause, Mme Claudia Venier (Université de Liège) a présenté divers objets découverts dans les nécropoles de Gourob, tandis que Mme Isabelle Therasse (MRAH) s’est penchée sur le sort de quelques reliefs provenant des temples de Deir el-Bahari.

Cette journée de conférences s’est clôturée par une courte allocution de Dominique Capart qui, au nom de tous les organisateurs, a remercié les orateurs pour la qualité de leurs interventions et le public pour la qualité de son écoute.

 

VISITES GUIDEES DE LA COLLECTION EGYPTIENNE

Le lendemain après-midi, samedi 2 décembre 2017, diverses visites guidées de la collection égyptienne des Musées Royaux d’Art et d’Histoire ont été organisées en français et en néerlandais par M. Luc Delvaux, Mme Isabelle Therasse et le Prof. Eugène Warmenbol. Au total, près de 160 personnes ont pris part à ces visites guidées. Une fois de plus, le fil conducteur était l’œuvre de Jean Capart et son apport au développement de la collection.

Il n’est certainement pas exagéré de dire que ces deux journées « Sur les traces de Jean Capart… » ont connu un franc succès et qu’elles ont parfaitement tenu leurs promesses. L’enthousiasme et l’intérêt manifestés par le public ne manqueront d’ailleurs pas d’inciter les responsables du Fonds Jean Capart à proposer dans le futur d’autres événements ouverts à tous. Ils garderont à l’esprit l’idéal du fondateur de l’égyptologie belge qui tenait à ce que les scientifiques descendent de temps en temps de leur tour d’ivoire pour partager avec le public leurs connaissances et, plus encore, leurs passions.

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