L’année 2022 sera marquée par le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, le 125e anniversaire de la création de l’égyptologie belge, le centenaire de la découverte du tombeau du pharaon Toutankhamon et le 75e anniversaire de la mort de Jean Capart.
Ces anniversaires auront un écho particulier en Belgique car, si Champollion peut être considéré comme le parrain spirituel de Capart, c’est à la découverte du tombeau de Toutankhamon et à la première visite que Capart y fit en compagnie de la reine des Belges que l’on doit la création en 1923 de la Fondation Égyptologique Reine Élisabeth.
Hébergée au Cinquantenaire, la Fondation Égyptologique Reine Élisabeth (aujourd’hui Association Égyptologique Reine Élisabeth) est une association sans but lucratif destinée à promouvoir l’égyptologie en Belgique. De 1923 à 1947, Jean Capart la dirige avec un paternalisme de bon aloi et lui insuffle un dynamisme extraordinaire. Tout au long des décennies, elle contribue à faire de la Bibliothèque de l’Antiquité des Musées Royaux d’Art et d’Histoire – au départ la bibliothèque personnelle de Capart – l’une des bibliothèques les plus riches au monde en matière d’égyptologie et de papyrologie. Elle constitue des archives photographiques sur l’Égypte, participe aux fouilles dans la Vallée du Nil, organise des conférences et des expositions, etc. Elle édite de nombreux ouvrages et fait paraître deux fois l’an une revue scientifique des plus renommées : la Chronique d’Égypte. Près d’un siècle après sa création, ses membres poursuivent le chantier ouvert par Jean Capart.
Couverture de l’édition originale de Tout-Ankh-Amon par Jean Capart (Bruxelles, Éditions Vromant & C°, 1923, 121 pp.).
Dans ce « petit livre d’impressions » comme il le définissait lui-même, Jean Capart décrit le célèbre tombeau qu’il fut l’un des premiers à visiter en février-mars 1923, soit avant qu’il ne soit vidé de ses trésors. Si Capart échappa à la « malédiction de Tout-Ankh-Amon » promise à tous les profanateurs de son tombeau, il n’échappa pas à la vengeance de son collègue anglais Howard Carter (1874-1939) qui lui reprocha violemment d’avoir attenté à ses droits de découvreur. Véritable best-seller international, Tout-Ankh-Amon fut réédité à plusieurs reprises et en plusieurs langues (français, anglais, néerlandais, danois, …).
Version anglaise du livre.
Jean Capart, The Tomb of Tutankhamen. Translated from the french by Warren R. Dawson (London, Allen & Unwin Ltd, 1923).